Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national, mais également en Europe et dans le monde entier (environ 20 000 morts par an). En raison de pressions économiques, sociales, foncières ou encore politiques, les cours d’eau ont souvent été aménagés, couverts, déviés, augmentant ainsi la vulnérabilité des hommes, des biens (économiques et culturels), et de l’environnement. Pour remédier à cette situation, la prévention reste l’outil essentiel, notamment à travers la maîtrise de l’urbanisation en zone inondable.
Qu’est-ce qu’une inondation ?
L’inondation est une submersion, rapide ou lente, d’une zone habituellement hors d’eau. Le risque d’inondation est la conséquence de deux composantes : l’eau qui peut sortir de son lit habituel d’écoulement et l’homme qui s’installe dans l’espace alluvial pour y implanter toutes sortes de constructions, d’équipements et d’activités.
Qu’est-ce qui provoque les inondations ?
La typologie retenue en France depuis 1992 est présentée dans le tableau ci-dessous.
Qu’est-ce qui aggrave l’inondation ?
En zone inondable, le développement urbain et économique constitue l’un des principaux facteurs aggravants, par augmentation de la vulnérabilité. De plus, les aménagements (activités, réseaux d’infrastructures) modifient les conditions d’écoulement (imperméabilisation et ruissellement), tout en diminuant les champs d’expansion des crues. Sur les cours d’eau les aménagements (pont, enrochements) et le défaut chronique d’entretien de la part des riverains, aggravent l’aléa.
Enfin, l’occupation des zones inondables par des bâtiments et matériaux sensibles à l’eau peut générer, en cas de crue, un transport et un dépôt de produits indésirables, susceptibles de former des embâcles. Leur rupture peut engendrer une inondation brutale des zones situées en aval.
En France, l’aménagement des zones inondables n’a pas toujours été réalisé avec la précaution qui s’imposait et avec le souci du développement durable.
Le risque inondation dans le monde et en France
La moitié des catastrophes naturelles mondiales sont des inondations. Certaines résultent de phénomènes qui se renouvellent chaque année comme la mousson, d’autres sont le fait de circonstances particulières (cyclones, typhons, orages violents) ou de dérèglements climatiques (el niño).
En France, le risque inondation concerne 13 300 communes dont 300 grandes agglomérations. Les catastrophes de la dernière décennie et de ce début de siècle montrent à quel point l’ensemble du territoire est vulnérable, qu’il s’agisse des zones urbaines ou rurales.
Une crue centennale est une crue théorique calculée à partir de l’analyse des crues passées et qui a une chance sur cent de se produire chaque année. On peut aussi dire que la crue centennale se produit en moyenne dix fois par millénaire.
En Asie, la mousson d’été est à l’origine des inondations les plus catastrophiques au niveau mondial. L’air surchauffé des tropiques s’élève au-dessus de l’Himalaya, créant une dépression qui attire l’air de la mer plus humide entre avril et octobre. En altitude la vapeur d’eau se condense et crée des pluies durables et abondantes.
El niño est un phénomène climatique à l’échelle mondiale. Il provoque une modification du mouvement des masses d’air et se traduit simultanément par des précipitations diluviennes en certains points du globe et par des sécheresses sévères ailleurs.
Les enjeux
La vulnérabilité de la population est provoquée par sa présence en zone inondable. Sa mise en danger survient surtout lorsque les délais d’alerte et d’évacuation sont trop courts ou inexistants pour des crues rapides ou torrentielles. Dans toute zone urbanisée, le danger se traduit par le risque d’être emporté ou noyé, mais aussi par l’isolement sur des îlots coupés de tout accès.
L’interruption des communications peut avoir pour sa part de graves conséquences, lorsqu’elle empêche l’intervention des secours. Les dommages aux biens touchent essentiellement les biens mobiliers et immobiliers. On estime cependant que les dommages indirects (perte d’activité, chômage technique, etc.) sont souvent plus importants que les dommages directs.
Il faut également prendre en compte les dommages au patrimoine culturel, qui est souvent irremplaçable (collections des musées en zone inondables par exemple).
Enfin, les dégâts au milieu naturel sont dus à l’érosion et aux dépôts de matériaux, aux déplacements du lit ordinaire, etc. Un risque de pollution et d’accident technologique est à envisager, lorsque des zones industrielles sont situées en zone inondable.
:MERCIIIIIIIII: